- rédimer
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• XIV e; lat. redimere; réfect. de l'a. fr. raembre♦ Relig. Racheter. Rédimer les pécheurs (⇒ rédempteur) . « Après avoir été vengé et rédimé par la collectivité des chasseurs, le mort doit être incorporé à la société des âmes » (Lévi-Strauss). — Pronom. Se rédimer.rédimerv. tr. RELIG Racheter, sauver. Rédimer les pécheurs.|| Pp. adj. Spécial. (Belgique) Cantons rédimés, pays rédimés: territoires situés à la frontière belgo-allemande, rattachés à la Belgique après la Première Guerre mondiale, annexés par l'Allemagne durant la Seconde Guerre mondiale, puis de nouveau intégrés dans l'état belge.⇒RÉDIMER, verbe trans.A. — DR. Racheter une obligation par le versement d'une contribution. (Dict. XIXe et XXe s.).— Empl. pronom. Se rédimer du servage. S'il est vendu un immeuble appartenant à l'un des époux, de même que si l'on s'est rédimé en argent de services fonciers dus à des héritages propres à l'un d'eux, et que le prix en ait été versé dans la communauté, le tout sans remploi, il y a lieu au prélèvement de ce prix sur la communauté, au profit de l'époux qui était propriétaire, soit de l'immeuble vendu, soit des services rachetés (Code civil, 1804, art. 1433, p. 262).B. — Littér. [Le suj. désigne le Christ] Racheter par son sacrifice le genre humain. Dieu fuyard, Dieu muet! Tu devais rédimer les hommes et tu n'as rien racheté (HUYSMANS, Là-bas, t. 2, 1891, p. 164). [Le suj. désigne ce qui rachète] Racheter, sauver. Entre les deux, il n'y a que l'honnête femme, c'est-à-dire la femelle du bourgeois, le réprouvé absolu qu'aucun holocauste ne rédime (BLOY, Femme pauvre, 1897, p. 112).— Empl. pronom. Obtenir, en contrepartie d'une bonne conduite ou de sacrifices, le pardon de ses fautes ou de ses erreurs. « Bah! Ils s'y habitueront. Il faudra bien qu'ils s'y habituent. » Ils, c'étaient les multitudes légendaires qui devaient s'instruire et se rédimer grâce aux miracles du théâtre moderne (DUHAMEL, Suzanne, 1941, p. 61).Prononc. et Orth.:[
], (il) rédime [
]. Ac. 1694, 1718: re-; dep. 1740: ré-. Étymol. et Hist. I. Verbe trans. 1. fin XIVe s. « racheter les péchés de (quelqu'un) » (en parlant du Christ) (EUSTACHE DESCHAMPS, VII, 151, 26 ds T.-L.); 2. 1439, 24 août « racheter (une peine) » (Ordonnance, XIII, 301 ds GDF.); 3. 1572 « réparer (une perte) » (Négociations de la France au Levant, 4, 290 ds Fonds BARBIER). II. Empl. pronom. 1. 1573 « se racheter, se délivrer de vexations » (L'HOSPITAL, Réformat. de la Just., IV, 215-216 ds HUG.); 2. 1891 « se racheter; obtenir le pardon de ses fautes » (HUYSMANS, loc. cit.). Empr. au lat. redimere « racheter », qui avait donné l'a. fr. raembre (redenps « il racheta » (fin Xe s., La Passion, éd. D'Arco Silvio Avalle, 12); raenst (ca 1050, Alexis, éd. Chr. Storey, 67), disparu devant rédimer.
rédimer [ʀedime] v. tr.ÉTYM. XIVe, Deschamps; lat. redimere, et réfection de l'anc. franç. raembre. → aussi Rédempteur, rédemption.❖1 Relig. Racheter le genre humain par son sacrifice (en parlant du Christ). || Rédimer les pécheurs. — Absolt. → Rédemption, cit..1 (…) qu'un homme soit rédimé aux prix des plus grands malheurs, son rachat vaut mieux que tous ces malheurs (…)Chateaubriand, Vie de Rançé, p. 244.2 Jésus venait pour rédimer les pécheurs, il avait pris sur lui tous les crimes du monde (…)Huysmans, la Cathédrale, XI, p. 248.3 Ce n'était pas le fils Rezeau — ou si peu —, c'était le fils tout court, devenu père de tant de façons, père de première, de seconde main et parâtre et beau-père qui, se croyant rédimé par ses propres enfants, s'est un moment demandé si son nouvel état n'était pas réversible.Hervé Bazin, Cri de la chouette, p. 297.——————se rédimer v. pron.ÉTYM. (Mil. XVIe).♦ Se délivrer d'une obligation, à prix d'argent (⇒ Acheter) ou par quelque sacrifice. ⇒ Racheter (se). || Se rédimer du servage, du pillage… ⇒ Délivrer (se), libérer (se); rançon. — Se racheter (par sa conduite, un sacrifice, etc.). || Se rédimer par le repentir.——————rédimé, ée p. p. adj.ÉTYM. (1842; « racheté », 1690).♦ Hist. || Pays rédimés, villes rédimées, qui s'étaient libérés de l'obligation de la gabelle, moyennant le paiement d'un forfait.
Encyclopédie Universelle. 2012.